vendredi 5 octobre 2007

Sohava



Pour ceux qui ne connaissent pas Cotonou, il faut savoir que la ville est entourée par les flots. Au Sud l’Océan Atlantique, au Nord et à l’Est le Lac Nokoué. Les deux se rejoignant au cœur de la ville pour former ce que l’on appelle la lagune. La lagune et ses alentours sont vivants, que dis-je, ils grouillent de vie, en effet au milieu du lac s’étend une quarantaine de villages lacustres composés de milliers d’habitations sur pilotis. C’est une des choses à voir lorsque l’on habite Cotonou, pourtant après 5 mois passés ici je ne les avais toujours pas visité. Histoire de ne pas faire les choses à moitié, j’avais réussi à convaincre Raf qu’il fallait absolument voir cela à l’aube…Sur ce coup-là elle m’a fait confiance et j’avoue que nous n’avons pas été déçus. C’est donc à 5heures du matin (un dimanche, s’il vous plaît) que nous avons ouvert nos petits yeux gonflés par notre fête océanique de la veille (un prochain article y sera consacré) afin de prendre la route en direction du lieu où nous attendait notre accompagnateur du jour : Boniface. A 6 heures nous étions sur sa pirogue, à 6h01 nous avions compris que la journée s’annonçait grandiose. Boniface est un bon guide, du genre authentique. Il nous a fait visité les parcs de pêche en nous expliquant comment les pêcheurs les construisaient et les exploitaient. Nous avons ensuite assisté à la vente de la pêche aux tanties : Tout se fait sur 2 bateaux côte à côte. A bâbord une pirogue de pêcheurs remplies de 300 ou 400 kgs de poissons frais, à tribord une pirogue-brousse (version aquatique du fameux taxi) remplie d’une bonne vingtaine ou trentaine de mamans qui achètent les poissons pour ensuite les revendre en ville ou sur le marché. Ici tout se négocie au panier, pas au poids. Tu remplis ton panier avec tous les poissons qu’il peut contenir et ensuite tu paies le tarif forfaitaire. Nous en avons profité pour grappiller au passage quelques poissons en échange de photos que nous donnerons à Boniface pour les pêcheurs. Après ça, direction la maison d’un cousin. Nous y avons été invité pour un petit déjeuner classique : Klaklou (beignets d’igname), poissons frits, sauce et re-igname (mais cette fois-ci cuits à l’eau…un délice). Pour accompagner tout ça…une petite béninoise (bière locale)…Ah oui j’oubliais de vous parler de l’heure…8h10 du matin. Là encore, gros effort de la part de Raf qui en a tout de même bu la moitié...2 heures plus tard, entre deux blagues foireuses et un hoquet tenace, elle m’a avoué que la bière au petit déjeuner c’était une première pour elle. Là-dessus je me suis empressé de lui répondre : « Comment tu crois que je suis devenu grand et fort ? » Nous avons ensuite poursuivi notre visite au gré des flots passant de village en village, saluant les pêcheurs, les enfants, découvrant une faune incroyable et une flore magnifique bien que dépourvue de protection. Car il ne faut tout de même pas s’y tromper, même si les paysages sont idylliques, les habitants sont quant à eux, soumis à de sérieuses contraintes. Vous vous imaginez vous doucher ou regarder la télévision dans une maison sur pilotis ? Ici tout est plus dur, plus sale, plus dangereux que dans une maison terrestre…Sur terre, on ne se lave pas au milieu des déchets, on n’attrape pas de maladies avec l’eau du robinet…Sur terre, les bébés ne meurent pas quand ils passent la porte d’entrée et tombent de l’autre côté… Alors oui c’est vrai le cadre est fantastique et les habitants extraordinaires mais pour ne pas mentir sur la réalité, j’étais aussi obligé de dresser un constat qui me semble authentique pour ne pas passer là-bas comme un simple touriste aveuglé par tant de beautés.
Niko

PS : Pour contacter Boni...
AHISSOUVOU T. Boniface
Conducteur des touristes
Tel : 90 01 47 81 / 97 58 98 52
Email : bonifaceahissou@yahoo.fr

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