dimanche 24 février 2008

Trip Togo – Ghana (Kpalimé)

Après dix jours en terres étrangères nous revoici à Cotonou. Raf s’en va à la fin de cette semaine pour un mois de vacances en France et pendant ce temps, c’est moi qui serais chargé de faire vivre ce blog. Pour débuter, je vous raconterais en plusieurs épisodes notre voyage au Togo ainsi qu’au Ghana en commençant par notre première étape : Kpalimé. Kpalimé se situe au cœur des collines togolaises à 4h30 de Cotonou et du Bénin (ici ils appellent ça des montagnes mais malheureusement, moi, je n’y ai toujours pas croisé de neige L ). Nous y sommes arrivés le vendredi soir et dès le samedi matin nous avons rencontré Guillaume et Grégoire deux jeunes guides de la région avec qui nous avons passé les deux jours suivants. Kpalimé bénéficie d’un climat relativement frais du fait de ses collines mais aussi de sa végétation, et c’est donc tout naturellement que l’endroit est devenu un véritable sanctuaire pour des centaines d’espèces de papillons et d’insectes. Ce sont, je crois, les allemands (ils sont forts ces boches) qui ont initié certains habitants à la connaissance des papillons et aujourd’hui quelques collectionneurs européens et même des membres du CNRS s’y rendent pour dénicher « leurs perles rares ». Comme vous pourrez le constater sur les photos j’ai une approche plus pragmatique du monde des insectes et lors de ma rencontre avec un phasme local je n’ai uniquement songé au bonheur qu’aurait mon caméléon s’il se retrouvait devant un tel festin…Pas de bol je n’ai pas pu lui ramener… Après quelques heures en brousse où notre guide tenta de charmer Raf par sa connaissance des pigments et des tatouages naturels, nous décidâmes qu’il était temps de songer à un refuge pour la nuit. Nous avons donc visité quelques spots et finalement c’est au sommet du mont Kloto (960 mètres, deuxième sommet du Togo et malheureusement toujours pas de neige) que nous avons choisi de poser la tente pour la nuit. J’avoue que l’expérience fut très chouette : feu de camp, petit repas local (fufu d’igname agrémenté d’un minuscule poulet bicyclette) et même quelques rafraîchissements le tout à près de 3 kilomètres de toute vie humaine. Le voyage commençait bien, ces vacances sentaient bon.

Niko

Ps :Un grand merci à Pauline, Caro et Léo, pour leurs plans lors de ces vacances.



Sans toi, j'ai froid...


toi aussi tu me manques...

vendredi 1 février 2008

Carte de Séjour

Après un long moment d’absence et avant nos vacances au Ghana, je voulais vous donner un peu de matière à lire histoire de patienter jusqu’à mi février, date des prochains articles. Voici donc l’histoire de mes papiers béninois ou plutôt des différentes épreuves qu’il a fallut traverser pour les obtenir. A l’heure actuelle, je suis dans une situation de transparence et de légalité supérieure à bon nombre de béninois mais ça n’a pas toujours été le cas. Lorsque je suis arrivé au Bénin, je n’étais pas soumis au droit français pendant plus de deux mois car j’étais en contrat local. Il m’a donc fallu obtenir mon permis de travail. La majeure partie des documents fut assez simple à rassembler car il s’agissait de documents français, le vrai problème se situait au niveau des différents examens médicaux. Je fis en premier lieu un bilan de santé complet, taille, poids, radio des poumons, ECG, test des urines (pour les drogues et MST) et test sanguin (pour le VIH). Je ne veux pas polémiquer sur les histoires de test ADN en France mais l’idée de faire un test du sida pour obtenir un permis de travail n’était pas loin d’être anti-constitutionnel pour le petit occidental que j’étais encore à l’époque. Après ce premier check-up, mon dossier était complet mais le ministère du travail le rejetait. Je prenais donc rdv avec le Dr de l’Ambassade (agrée par le ministère des affaires étrangères françaises) pour qu’il me désigne apte à assurer mon futur contrat. Mon dossier fut une nouvelle fois recalé car non certifié par le bon docteur. Après quelques renseignements pris auprès du ministère, j’obtins les coordonnées du fameux médecin. Et là je basculais dans la quatrième dimension, en effet quand je l’appelais pour lui exposer mon cas, ce dernier m’ausculta par téléphone et me dit de venir le voir dans quinze minutes. Un quart d’heure plus tard j’étais chez lui, pas de questions, pas d’examens, le papier était déjà prêt et signé sur son bureau, il ne me restait plus qu’à le payer (l’équivalent de 3,5 € : la consultation téléphonique avait du bon, il faut l’avouer) Je retournais alors au ministère du travail avec cette fois l’ensemble des documents. Après quelques refus pour la forme, deux ou trois entretiens avec d’obscurs agents administratifs et 50 000 FCFA glissé à la bonne personne mon permis de travail sortait de la machine ministérielle…Et un document officiel, Un ! Le second fut plus rapide. Pour travailler, vivre et sortir du Bénin il faut un visa. Mon contrat courait sur deux ans et fort de mon nouveau permis de travail cela ne devait pas poser trop de problème. Oui mais voilà, entre temps Raf était arrivée. Nous n’étions pas mariés, elle n’avait pas de boulot et elle s’était déjà mise à dos le Commissaire chargé de l’obtention des visas. En effet, après lui avoir gentiment expliqué sa situation, le méchant commissaire lui avait répondu qu’ « un visa de trois mois, ça devait lui suffire et que parce qu’il était gentil il lui renouvelait d’un mois… » Cette fois-ci je décidais de prendre directement les choses en main. Je remplissais le formulaire moi-même, je falsifiais (assez talentueusement je dois le dire) la signature de Raf, et confiais le tout à un homme de confiance en lui demandant de me donner un prix dans la journée. Quelques heures plus tard, j’étais plus léger de 175 000 FCFA (le Visa coûte 75 000F par personne) et de deux parfums mais Raf et moi disposions d’un Visa d’un an. Le dernier document : la carte de séjour fut quant à elle bien plus laborieuse à obtenir. Il faut tout d’abord disposer des précédents documents : visa et permis de travail, ensuite il faut nécessairement avoir des contacts hauts placés, enfin et surtout il faut s’armer de patience … Dans mon cas, mon dossier fut déposé à l’immigration le 25 Septembre. Deux personnes me tenaient régulièrement au courant des différentes évolutions et essayaient de mettre mon dossier sur le haut de la pile à différents niveaux de la chaîne administrative. Trois commissaires de police dont un ancien responsable de l’immigration m’aidèrent dans cette démarche. Il y a deux mois, j’étais à deux doigts de passer l’entretien (aussi appelé enquête ???) mais finalement…non. Il y a une semaine on me rappelait pour me dire que mon dossier médical n’était pas à jour et qu’il fallait que j’aille voir un quatrième médecin agrée par l’immigration, je refusais aussi sec en leur demandant directement combien il fallait payer (j’avoue que c’était peut-être un peu trop direct). Finalement, Antoine, l’un de mes amis m’appela un matin pour me dire qu’il avait croisé le dernier maillon de la chaîne, l’agent qui émettait les cartes de séjour et qu’il lui avait parlé de moi. Le résultat ne se fit pas attendre, après quatre mois d’attente la carte sortit le jour même. C’est donc avec une certaine fierté mais aussi un petit pincement au cœur que je vous annonce solennellement que je suis désormais considéré comme un citoyen béninois à part entière. Toutefois, et je pense que vous me comprendrez, je pense que je m’arrêterais là et que je ne demanderai pas la double nationalité ;o)

Niko