mardi 30 octobre 2007

Mon nom c’est O-X-M-O…

Je ne suis pas, à proprement parler, ce que l’on peut appeler un danseur né. Moi, mon truc cela a toujours été de bouger ma tête en cadence et accessoirement de gratifier mon cercle d’amis proches de quelques déhanchés suggestifs du bassin. Il est vrai que depuis bien longtemps maintenant, c’est la Soul, le Funk et le Hip-hop qui constituent ma base musicologique. Le Hip-hop, justement parlons en. Le rap américain et le son festif de la West Coast ont toujours eu ma préférence et s’il est vrai qu’il existe certains talents hors des Etats-Unis, ils sont peu nombreux à trouver grâce à mes yeux dans l’hexagone. Pourtant, c’est bien ici à Cotonou que l’un d’entre eux avait décidé de poser ses valises le temps d’un concert unique. Oxmo était au Bénin et en bon « FAN »j’avais décidé de le rencontrer. Ma première tentative fut un échec, pire un fiasco. Lundi dernier, Oxmo débarquait à l’aéroport avec ses musiciens. Je me suis dit que l’occasion était trop belle pour ne pas la saisir. En dehors du contexte très spécial de « Sacrée Soirée », ça arrive souvent que votre star favorite arrive sur votre lieu de travail ? Je m’apprêtais donc à aller le saluer quand je fus malgré moi rappelé par mon destin…Les inspecteurs des impôts chargés de mon contrôle fiscal actuel venaient eux aussi d’arriver à l’aéroport…Je fus bien tenté un instant de leur dire d’aller se faire f… mais le sens du devoir et la perspective d’une amende à sept zéros suffirent à me remettre dans le droit chemin. La chance allait bientôt tourner j’en étais sûr et demain serait un autre jour. Après le boulot je décidais d’aller au resto avec quelques amis pour me détendre. J’avais au préalable refusé de boire un pot avec l’un de mes amis musiciens : Segun. Le dîner fut succulent, j’y voyais alors un bon signe. Le lendemain, je rencontrais de nouveau Segun qui me racontait sa soirée de la veille ; Il avait organisé lui même la sortie d’Oxmo et de ses musiciens à travers Cotonou jusqu’à tôt dans la matinée…J’étais au mauvais endroit au mauvais moment… Pour me consoler je m’accordais un petit break dans ma journée de boulot afin d’assister à la balance du groupe. J’en profitais pour discuter avec le manager d’Oxmo ainsi qu’avec Kim, un mec très sympa dont la tête me disait vaguement quelque chose. Je réalisais une heure plus tard qu’il s’agissait en fait de Kim Chapiron, ami de Vince Cassel et réalisateur de Sheitan, présent sur la tournée de Puccino pour en filmer le making of. (Et ouais mon pote !) Deux bonnes heures plus tard, Segun refit une apparition et cette fois il me dit de le suivre dans les coulisses. Je compris en un clin d’œil ce qui allait se passer et j’enfilais, tel Clark Kent, en deux temps trois mouvements, mon costume de midinette. Je ressortais donc pour l’occasion mon appareil dentaire pré pubère, mes couettes et ma peluche fétiche avec son gros cœur brodé…Pourvu qu’il me le dédicace… Je crois qu’Oxmo fut légèrement décontenancé par mon déguisement mais dès lors que je lui fus présenté sous le patronyme glorieux de « Big-Big-Fan » ses doutes se dissipèrent et il se laissa aller à un franc sourire et une bonne poignée de main. Entres deux blagues il me lâcha même un prometteur : « De toute façon on s’voit après le show ok ? »… Une amitié virile était née ! Je ne saurais être totalement objectif sur le show, car à l’heure où j’écris ces quelques lignes je n’ai toujours pas quitté mon costume de groupie, mais personnellement j’ai vraiment kiffé. La voix suave, les textes toujours propres et travaillés et l’accompagnement plus que pro des Jazz Bastards ont parfaitement rythmé la soirée. Ajoutez à cela quelques incontournables (John Smoke, l’enfant seul) revisités en live et mon bonheur était presque complet. Et oui presque, car Ox’ m’avait fait une promesse, un serment : on allait se retrouver après… Lorsqu’ils eurent terminé leur performance je laissais donc les quelques badauds lui demander son autographe et m’approchais calmement du gaillard. Là, Oxmo se tourna vers moi, cherchant l’étincelle dans mon regard et me dit : « Alors t’as aimé ? » Ouais plutôt !!! On enchaîna alors la photo, la bonne discussion de fin de concert avec lui et ses zicos et même la petite réception donnée en leur honneur, le tout, le plus simplement du monde. Trop peu de gens le savent…mais Mr Oxmo Puccino est vraiment un grand bonhomme du Rap.

Niko



vendredi 19 octobre 2007

4claire


Au « pied de la photo », j'te dis ! :)

Togo 0 – 2 Mali



Vendredi 12 septembre, veille du match ô combien important de la France contre les Iles Féroé (Attention ceci n’est pas une blague :) )
Chez nous aussi c’était jour de match mais celui-ci avait un vrai enjeu : Togo – Mali. Il s’agissait en effet du match décisif de la poule 9 qui comptait pour les éliminatoires de la CAN. En cas de défaite, l’une des deux équipes n’irait pas à la Coupe d’Afrique des Nations en Janvier.
Toute cette tension à venir ne me laissa pas indifférent, a tel point que je décidais d’informer mon siège parisien pour les prévenir que je ne me sentais pas très bien et que j’allais passer la journée chez moi à me reposer…Dix minutes plus tard, (juste le temps d’embarquer un de mes employés, et accessoirement de lui accorder sa journée), j’étais dans un taxi avec « Euloge » direction Lomé.
Au Bénin, le taxi ne se prends qu’une fois qu’il est bondé (pas juste plein... j’insiste, il faut qu’il soit bondé) Une fois le quota de 7 personnes atteint (enfin…huit, si je compte le bébé d’une des passagères) notre petite berline put commencer son road trip vers le Togo.
Le trajet aller a été relativement simple étant donné que je dormis jusqu’à la frontière. Une fois passée les quelques formalités douanières habituelles, je sortais de mon sommeil pour observer le paysage…Au bout de dix minutes je ne souhaitais qu’une chose : me rendormir pour ne plus avoir à regarder les dépassements du chauffeur. Ma légère angoisse fut de courte durée car c’est à ce moment qu’un gentil gendarme béninois décida de nous contrôler. Et là, l’apothéose pour l’européen que je suis. Je n’avais pas remarqué, mais depuis la frontière nous n’étions plus 8 mais neuf. En effet le frère du conducteur s’était invité…dans le coffre. Personne dans la voiture ne semblait s’inquiéter de son sort et le gendarme encore moins car ce dernier ferma les yeux et nous pûmes donc reprendre notre route pour la modique somme de 200 FCFA (0,3 €).
Nous arrivâmes à Lomé vers 11h30, le temps de retrouver notre contact togolais du jour et nous nous dirigions vers le stade.
Ce n’était pas la première fois que j’allais voir un match en Afrique, mais là on peut vraiment dire que c’était un truc de fou.
Tout d’abord il faut arriver en moyenne 3 heures avant la rencontre lorsque, comme moi, tu as pris les places les moins chères du stade (pour être là où il y a de l’ambiance). Ensuite tu te fais une place tant bien que mal au milieu de la foule, puis tu parles à tous les togolais qui sont autour de toi dans un rayon de 20 mètres et qui hallucinent de voir un yovo (blanc) ici (je n’en ai pas vu beaucoup non plus, je pense que dans les tribunes populaires nous devions être 5…dont trois albinos).
Les trois heures passent assez vite, entre pronostics divers, achats de nourriture et de boissons (il y a plus de choix que dans un stade de basket aux Etats-Unis) et quelques photos prises rapidement. Il faut également savoir un truc, le stade comptait entre 30 et 35000 spectateurs et au moins 1 togolais sur cinq avait amené son sifflet, rajoutez à cela les quatre fanfares et vous aurez plus d’ambiance qu’il n’en faut pour gigoter votre petit arrière train rebondi par l’engourdissement des deux heures passées dans le taxi.
Après plus de 5 heures passées au stade nous décidions de partir 5 minutes avant la fin du match car le Mali avait marqué. Là encore ce fut un choix judicieux car les pierres commençaient à voler dans notre direction et des bagarres éclataient un peu partout. En sortant du stade le chauffeur du taxi dans lequel nous étions montés n’a rien trouvé de mieux que de « faire du bruit » auprès des policiers qui nous entouraient : bilan une bonne gifle donnée par le gradé de service et nous déguerpissions aussi sec ; notre chauffeur se retrouvait beaucoup moins loquace par la même occasion.
Pour le trajet retour, Euloge voulait nous faire économiser 800 F (1,2 €) en prenant deux taxis. Le premier devait nous amener jusqu’à la frontière togolaise puis le deuxième devait faire le trajet restant jusqu’à Cotonou. Les 40 Kms qui nous séparaient de la frontière furent assez tranquilles car nous étions 4 petits gabarits à l’arrière, entendez par là 4 adultes de moins de 30 ans. La deuxième partie fut quant à elle légèrement plus pénible : 4 adultes mâles, dont 3 de plus de 35 ans (la corpulence évolue avec l’âge ici…) se tassant tant bien que mal à l’arrière. Personnellement je passai deux heures avec une fesse coincée contre la portière l’autre sur Euloge, si vous rajoutez à cela le fait que la douane nous arrêta 6 fois, la gendarmerie 3, que les passagers s’arrêtèrent pour dîner (chacun leur tour) et que le chauffeur disparut une quinzaine de minutes pour se soulager vous aurez un aperçu assez réaliste de mon voyage ;)
Quoiqu’il en soit ce fut une vraie bonne expérience, j’ai mis 2 jours à m’en remettre mais cela valait le coup. Je me dois également de saluer la bonne initiative d’Euloge qui décida de rentrer le soir même et de ne pas passer la nuit à Lomé. En effet, le samedi matin j’appris que la frontière avait été fermée jusqu’au lundi pour les élections législatives togolaises. Sans sa clairvoyance j’aurais été de nouveau obligé d’écrire un mail à ma hiérarchie et qui sait ce que j’aurais du inventer ?

Niko

Pour les footeux voici une brève analyse du match qui opposa les éperviers du Togo aux aigles du Mali :
Avec toutes ses stars sur le terrain (Keita, Diarra, Kanouté) le Mali partait logiquement favori, toutefois pour les avoir déjà vu jouer à Cotonou, ces derniers, bien que disposant de grandes individualités aux gabarits hors normes,ont du mal à pratiquer un football d’équipe. Le Togo (enfin…Adebayor) fit donc le jeu pendant toute la première période mais ne réussit pourtant pas à marquer, ce que le Mali parvint à faire dès sa première incursion dangereuse dans le camp togolais. Les maliens ouvraient la marque grâce à un petit centre à ras de terre repris astucieusement au second poteau par Kanouté le tout à la 44ème minute. La seconde période fut plus laborieuse. Le Togo partant à l’abordage, son adversaire du jour, quant à lui, se contentait de contrôler le match et de jouer en bloc.
Antoine, Euloge et moi-même décidions de quitter le stade à la 87ème minute, malheureusement pour nous c’était trois minutes avant le second but malien…Heureusement pour nous c’était avant l’envahissement du terrain, la bagarre générale et l’agression au couteau d’un joueur malien.
Le Mali sera bel et bien à la Can mais pour pouvoir tenir la dragée haute à des équipes telles que le Ghana, la Côte d’Ivoire ou le Nigeria il faudra qu’il affiche d’autres valeurs que celles qu’il a montré ce vendredi.
Niko : journaliste intérimaire à l’équipe béninoise


... Quand tu nous tiens !

Toute la journée ! Ça m’a pris toute la journée ! Il faut dire que Niko et moi sommes des passionnés et la simple idée de s’en passer pendant 2 ans, nous paraissait inconcevable.
Voilà comment tout a commencé…
Je crois que Niko est arrivé en Afrique avec l’idée mais qu’il n’a pas eu le temps les premiers mois de savoir comment mettre son plan à exécution. Or ,cette idée ne l’a pas quitté, il a même pensé à m’en parler juste avant que je ne parte et je n’ai malheureusement pu apporter que le strict minimum. Mais c’était déjà un début… Rangées dans le placard, nous n’y avons plus pensé. Mais une passion est une passion et Niko a été pris d’une envie il y a environ 1 mois. Je lui rappelais que vivre sa passion pleinement était bien meilleur que d’avoir un semblant d’avant-goût. La chance nous souriait et à peine avais-je terminé ma phrase que Niko se précipitait sur son téléphone pour demander à son ami Sylvain, en départ imminent pour un congé en France, de nous aider dans cette longue aventure.
Qu’elles ont été longues ces 3 semaines d’attente ! Jamais nous n’avions été plus contents que Sylvain se remette au boulot ! ( ce qui a dû lui paraître légèrement louche…)
Voilà ! Tout était réuni pour enfin combler notre manque. Eh oui, je dis bien manque car Niko m’a dit encore ce matin « Rien à foutre, j’en veux 50! »
Nous avions solennellement fixé la date à aujourd’hui, car ayant attendu depuis si longtemps nous avions décidé de ne pas nous précipiter et de faire les choses bien…
Après un petit brief hier soir pour être sûrs de ne rien oublier, je me suis occupée, aujourd’hui, des derniers préparatifs.
Ça y est ! Enfin ! J’ai tout sous les yeux et c’est avec émotion que je peux vous dire : qu’est-ce qu’on va les kiffer nos sushis !!!!! ;-)


Big Jack Daddy



Notre premier visiteur au Bénin ne fut autre que mon père. Initialement ce n’était pas ce qui était programmé mais ce fut pourtant le cas. En effet le premier aurait du être mon sincère ami de toujours : Rico. Pourtant quelques menus détails ont perturbé son arrivée ou plutôt son départ.
Je vais d’ici quelques lignes vous narrer le séjour de mon père mais je me dois, par égard pour nos futurs amis travellers, de vous expliquer les causes du non-voyage (c’est un peu comme un non-anniversaire sauf que ça coûte plus cher) de mon pote.
Six semaines après mon départ, Rico m’appela pour m’annoncer qu’il arrivait au Bénin début août. Personnellement j’étais hyper content. D’une part, je revoyais un de mes meilleurs potes plus tôt que prévu, d’autre part j’avais pleins de nouveautés à lui faire découvrir, enfin j’avais oublié quelques trucs en France et c’était une occasion comme une autre de les récupérer ;)
Après avoir fait ses vaccins, checké ses valises et fait mes courses…Rico était enfin prêt à poser le pied en Afrique. Il m’a donc appelé un mercredi, tout content, pour m’annoncer qu’il débarquait le dimanche soir…. J’imaginais donc un petit programme alléchant à base de visite des parcs animaliers, tours en pirogue, survol en ULM et autres réjouissances nocturnes qui aurait plu à mon ami. Oui mais voilà, le garçon est distrait, à tel point qu’on en oublierait parfois que le surnom qui lui colla à la peau pendant des années n’était autre que Perrin…
Vendredi soir, 20 heures, 2 jours avant son arrivée (Est-il bien utile de rappeler qu’à cette heure les ambassades sont fermées jusqu’au lundi matin ?), je reçois un nouveau coup de téléphone de mon ami mais cette fois son ton avait changé, on pouvait sentir l’angoisse dans sa voix.
« -Niko ?
-Ouais ?
- Put….Faut un visa pour le Bénin ?... »
Tout est dit….Attention nous n’avons pas à faire ici à quelqu’un qui n’a jamais voyagé. En effet ce dernier est allé à peu près partout où il y a des jolies choses à voir, pourtant il n’a jamais pris un seul visa dans sa vie….Rajoutez à cela le fait que sa maman soit hôtesse de l’air et que ce soit elle qui règle ses formalités touristiques et vous aurez l’explication complète. Certains, plus au fait des législations douanières, me diront qu’il n’avait qu’à prendre un visa touristique d’une journée en arrivant…Eh bien non, car désormais Air France et la Ram refusent les passagers sans visa. Il reste bien un dernier moyen de passer outre ces formalités de bas étage mais celui-ci est à peine légal, ne tient qu’au fait que je travaille à l’aéroport et je suis sûr que vous ne voulez pas le connaître ici.
Ne te méprends pas Rico, je ne me moque pas, je fais juste circuler une info véridique que l’on a trop tendance à considérer comme une simple légende urbaine…Pour venir au Bénin, il faut chopper un visa.
Rico a aujourd’hui décidé de s’exiler dans un pays qui lui semblait plus accessible car atteignable en train : La Suisse…Ce qui me fait rire c’est qu’il a du se poser la question de savoir quels titres de séjours étaient exigés là-bas.
Fais pas trop la tête mon Rikou et viens nous voir bientôt, en attendant regarde c’que t’as loupé.

xxx

Mon père, fort de l’expérience malheureuse de mon ami, avait quant à lui pris son visa. Il avait par la même hérité de toutes les courses qui m’étaient destinées mais il avait également ramené les siennes. En effet « Big Jack Daddy », comme il est ici nommé, avait du oublier que son fils gérait un duty free car ma première mission fut de lui faire franchir la douane sans fouille au corps. Mais pourquoi me direz-vous ? Simplement car il avait amené le strict minimum pour 3 semaines au Bénin : 5 cartouches de clopes, 2 litres de J&B et une bouteille de Rosé…Là encore un petit conseil à nos amis voyageurs, on trouve tout ça ici J
Après cette arrivée tonitruante, je le laissais décompresser deux ou trois jours en ville et lui organisais un petit voyage de 5 jours en direction de Lokossa où il aurait du voir des hippos (oui mais le papa hippo est mort et la famille se cache en ce moment) et Possotomé (ville thermale…inondée ;)
De retour à Cotonou mon padre débordait de vie, nous racontant ses expériences avec Delphin et Sylvestre [1] (guides à Lokossa et Ouidah) dans la cabane du féticheur ou bien encore ses tours en pirogue organisés par Théo sur le lac Ahémé. Bref il était bien !
Pour son retour en ville je lui fit visiter personnellement les deux grands marchés de Cotonou : Missébo pour les fringues et l’atmosphère électrique qui y règne et Tokpa pour son gigantisme, ses odeurs, ses dédales et ses fétiches. Ces deux expériences ne sont pas forcément les plus simples à vivre lorsque tu arrives pour un laps de temps aussi bref. Par exemple, j’ai seulement amené Raf là-bas au bout d’un mois et demi et certains de mes amis ici n’y ont pas encore mis les pieds mais c’est définitivement quelque chose à voir à Cotonou.
Après l’agitation urbaine, j’envoyais mon père vers le calme de la lagune et notre fameux guide Boniface avec qui il passa toute la journée au fil de l’eau. [2]
Nous sommes ici à la moitié du séjour, mon père avait vu l’Ouest béninois, désormais il était temps de prendre cap à l’Est : Porto-Novo et Adjara.
Porto-Novo est la capitale administrative du Bénin, c’est aussi une ville à l’ambiance afro-cubaine que j’aime beaucoup. Je l’envoyais la-bàs au Centre Songhaï, réputé dans toute l’Afrique de l’Ouest pour tous les agronomes qui y sont formés et les produits qui y sont cultivés. Il put savourer à loisir le porc grillé et le piron, spécialités de la région. Le lendemain, Alphonse [3], Djembé-man d’Adjara l’attendait pour lui faire passer la journée en brousse au milieu des habitants. Il y découvrit le travail et la fabrication de l’huile rouge mais également quelque chose de plus familier : la distillation du Sodabi (eau de vie locale à 268° J , il faut savoir que chaque village possède son propre alambic artisanal)
Enfin comme il ne trouvait que ce n’était toujours pas assez, je l’envoyais plus au Nord vers Abomey, la cité des rois. William l’attendait là-bas pour lui faire découvrir tous les environs à bord de sa moto. [4]
Je suis obligé de passer assez vite sur tout ce que mon père a fait car une simple page ne couvrirait à peine qu’une demi-heure de ce qu’il a pu partager avec tous les habitants qu’il a côtoyé. Toutefois je tiens à remercier tous ces gens qui ne lui ont pas seulement permis de découvrir le pays mais qui ont vraiment passer du temps avec lui, comme s’il était leur ami depuis toujours. Aucun d’eux ne s’est forcé et chacun y a pris du plaisir. Je pense que s’il y a une seule leçon à tirer de tout cela c’est l’échange.
Pour clore cet article je voudrais également dire que mon père ne s’est pas laissé démonter. Tout au long de son séjour, il a voyagé en taxi moto (zem) ou en taxi-brousse. Une seule fois il s’est accordé le luxe de payer le double pour n’être que le seul passager à l’avant. Enfin il faut également lui rendre hommage sur le fait que la bouteille de J&B qui semblait tellement essentielle à son arrivée (elle avait fait 6000 Kms avec lui, ne l’oublions pas) n’a absolument pas fait le poids dès lors qu’elle fut mise en balance contre un bon jus d’ananas pressé.
Pour toutes ces choses, je me dois de paraphraser le plus grand commentateur sportif de tous les temps (Georges Eddy) pour dire que Big Jack Daddy était bien dans la place à Cotonou.

Niko
Pour toute info supplémentaire sur le Bénin contactez Jacky : jackyruellan@hotmail.com

PS : les numéros dans le texte se rapportent à la vidéo, pas aux photos :)





mercredi 10 octobre 2007

Mon Scooter



Ceux qui me connaissent savent que les deux roues et moi ce n’est pas une grande histoire d’amour.
Ma première expérience malheureuse débuta assez tôt : vers l’âge de 6 ans j’entrepris de dompter un quad pour enfant au bord de la plage de St Lunaire…Bilan deux dents de lait cassées et le mythe de la petite souris qui s’envole…Comment continuer à y croire quand tes dents sont restées enfouies à jamais sous une motte de sable et que pourtant le petit mulot t’a laissé une pièce sous ton oreiller.
Quelques années plus tard, après une thérapie reconstructive inefficace pour résoudre mon problème des souris je décidais au cours de l’été 1994 de faire le fou sur une bonne vielle motobylette (eh oui une motobylette et non pas une vulgaire mob’ des campagnes…les experts s’y retrouveront, pas vrai Ben ?)…Bilan une bonne vautre et un mollet brûlé par le pot d’échappement sur quinze centimètres….

Là-dessus j’optais pour le break…pas la séparation définitive mais j’avais besoin de temps pour me retrouver et être sûr de mon amour des deux roues.
Comme souvent dans les relations où l’on souffre, on hésite, on a du mal à y croire de nouveau de peur de tomber de plus belle. Je ne vais pas vous mentir, je suis passé par là. Pourtant l’été dernier au cours d’un banal pique-nique entre amis je décidais de me remettre en selle…Une fois de plus ce fut le désastre…10 mètres parcourus et là…. l’hésitation la plus totale. Je ne savais plus s’il fallait que j’accélère ou que je calme la bête…La peur de l’engagement me direz-vous…peut-être…ou bien plus simplement le fait que je n’arrivais pas à trouver mon équilibre…Bilan un virage foiré à 2 à l’heure devant tous mes potes et une bonne galte sur le sable qui me vaut aujourd’hui encore une grosse cicatrice sur l’avant-bras.

Je vous avoue que j’ai cru un moment que j’étais perdu pour les 2 roues, condamné à vivre comme des milliers d’autres dans le carcan motorisé d’une petite berline de papa. Après tout ce n’était pas si grave, j’aurais pu m’en contenter…Oui mais ici les motos sont reines et près de 500 000 Cotonois en possèdent, en plus Raf arrivait et il lui fallait un moyen de locomotion…Le sort en était jeté, pour briser la malédiction je décidais d’en acheter une sans l’avoir essayé…elle apprendrait bien à m’aimer sans me faire de mal…celle-là.
Après quelques tentatives il semble qu’aujourd’hui nous arrivons à nous entendre, elle ne m’a toujours pas jeté par terre et je ne l’ai toujours pas envoyé à la casse. C’est vrai que nous y allons pas à pas et que je ne tourne que le dimanche mais elle semble m’apprécier et plus encore elle n’est pas jalouse puisque Raf monte avec moi et qu’elles semblent se comprendre. Le we dernier elles sont même parties ensemble juste toutes les 2…sans moi…à croire que j’étais presque devenu invisible…

Là encore ce fut le déclencheur. Je décidais de les laisser vivre leur destinée et de ne plus m’interposer dans leur amour naissant…Je rentrais un peu dépité à la maison quand soudain je vis une jolie petite 125 cross au coin de la rue qui me lancait un regard aguicheur ;)…Ma prochaine acquisition me dis-je instinctivement…Il est encore un peu tôt pour vous la présenter mais dès que l’on aura brisé la glace (façon de parler car personnellement je n’espère rien briser, ni mes os, ni sa glace) je vous enverrais quelques photos.
Niko

vendredi 5 octobre 2007

Sohava



Pour ceux qui ne connaissent pas Cotonou, il faut savoir que la ville est entourée par les flots. Au Sud l’Océan Atlantique, au Nord et à l’Est le Lac Nokoué. Les deux se rejoignant au cœur de la ville pour former ce que l’on appelle la lagune. La lagune et ses alentours sont vivants, que dis-je, ils grouillent de vie, en effet au milieu du lac s’étend une quarantaine de villages lacustres composés de milliers d’habitations sur pilotis. C’est une des choses à voir lorsque l’on habite Cotonou, pourtant après 5 mois passés ici je ne les avais toujours pas visité. Histoire de ne pas faire les choses à moitié, j’avais réussi à convaincre Raf qu’il fallait absolument voir cela à l’aube…Sur ce coup-là elle m’a fait confiance et j’avoue que nous n’avons pas été déçus. C’est donc à 5heures du matin (un dimanche, s’il vous plaît) que nous avons ouvert nos petits yeux gonflés par notre fête océanique de la veille (un prochain article y sera consacré) afin de prendre la route en direction du lieu où nous attendait notre accompagnateur du jour : Boniface. A 6 heures nous étions sur sa pirogue, à 6h01 nous avions compris que la journée s’annonçait grandiose. Boniface est un bon guide, du genre authentique. Il nous a fait visité les parcs de pêche en nous expliquant comment les pêcheurs les construisaient et les exploitaient. Nous avons ensuite assisté à la vente de la pêche aux tanties : Tout se fait sur 2 bateaux côte à côte. A bâbord une pirogue de pêcheurs remplies de 300 ou 400 kgs de poissons frais, à tribord une pirogue-brousse (version aquatique du fameux taxi) remplie d’une bonne vingtaine ou trentaine de mamans qui achètent les poissons pour ensuite les revendre en ville ou sur le marché. Ici tout se négocie au panier, pas au poids. Tu remplis ton panier avec tous les poissons qu’il peut contenir et ensuite tu paies le tarif forfaitaire. Nous en avons profité pour grappiller au passage quelques poissons en échange de photos que nous donnerons à Boniface pour les pêcheurs. Après ça, direction la maison d’un cousin. Nous y avons été invité pour un petit déjeuner classique : Klaklou (beignets d’igname), poissons frits, sauce et re-igname (mais cette fois-ci cuits à l’eau…un délice). Pour accompagner tout ça…une petite béninoise (bière locale)…Ah oui j’oubliais de vous parler de l’heure…8h10 du matin. Là encore, gros effort de la part de Raf qui en a tout de même bu la moitié...2 heures plus tard, entre deux blagues foireuses et un hoquet tenace, elle m’a avoué que la bière au petit déjeuner c’était une première pour elle. Là-dessus je me suis empressé de lui répondre : « Comment tu crois que je suis devenu grand et fort ? » Nous avons ensuite poursuivi notre visite au gré des flots passant de village en village, saluant les pêcheurs, les enfants, découvrant une faune incroyable et une flore magnifique bien que dépourvue de protection. Car il ne faut tout de même pas s’y tromper, même si les paysages sont idylliques, les habitants sont quant à eux, soumis à de sérieuses contraintes. Vous vous imaginez vous doucher ou regarder la télévision dans une maison sur pilotis ? Ici tout est plus dur, plus sale, plus dangereux que dans une maison terrestre…Sur terre, on ne se lave pas au milieu des déchets, on n’attrape pas de maladies avec l’eau du robinet…Sur terre, les bébés ne meurent pas quand ils passent la porte d’entrée et tombent de l’autre côté… Alors oui c’est vrai le cadre est fantastique et les habitants extraordinaires mais pour ne pas mentir sur la réalité, j’étais aussi obligé de dresser un constat qui me semble authentique pour ne pas passer là-bas comme un simple touriste aveuglé par tant de beautés.
Niko

PS : Pour contacter Boni...
AHISSOUVOU T. Boniface
Conducteur des touristes
Tel : 90 01 47 81 / 97 58 98 52
Email : bonifaceahissou@yahoo.fr

lundi 1 octobre 2007

4 Hundred years

Cela faisait presque un mois que je n’avais pas écris sur ce blog, ce n’est pas que je n’avais pas envie de donner de nouvelles mais comme Raf j’ai été pas mal occupé par mon boulot et l’organisation du voyage touristique béninois de mon père.
Aujourd’hui je répare donc tout cela en vous parlant de ce que nous avons fait le we dernier.
Lorsque je suis parti pour le Bénin, il y avait quelques trucs très simples que je voulais faire : Voir un vrai match de foot africain, partager la vie des gens dans les villages, me balader en brousse…et si c’était possible voir Tiken Jah en concert sur son continent : L’Afrique.
Pour les moins avertis, Tiken c’est l’artiste emblématique reggae de l’Afrique, pour moi c’est le Bob francophone et politisé.

Il se trouve que son nouvel album sortait le 24 septembre et pour l’inaugurer, ses musiciens et lui avaient choisi Lomé (capitale du Togo et patrie d’Adebayor) pour mettre le feu. C’est donc tout naturellement que nous avions prévu un petit we togolais pour vibrer au son du maître ambianceur. Mais comme d’habitude, les choses ont tourné de travers et pour une fois en notre faveur. En effet dès le début de la semaine, la rumeur courait que Tiken allait passer le vendredi à Cotonou et comme souvent, la rumeur disait vrai.
Comme souvent ici aussi, les choses ont été faites dans la précipitation et l’ivoirien contestataire n’a pas eu la salle qu’il méritait.
Pour moi, il aurait du se produire au stade, là ou tout le monde aurait pu venir le voir, chanter et danser, au lieu de cela, c’est le palais des congrès de Cotonou qui a été choisi.
Vous allez me dire là tu fais ton difficile Niko…C’est peut-être vrai, n’empêche que voir Tiken dans un stade survolté de 50 000 places en Afrique, ce n’est pas la même chose que de le voir dans une salle au deux tiers vide de 5000 places… Eh oui car les organisateurs, ont joué sur son nom pour faire monter les tarifs à tel point que les places s’échangeaient au prix d’un demi SMIC béninois.

Bon à part ça le show cartonnait, il n’a pas lésé le public présent et voici en quelques lignes un petit résumé du spectacle
La balance a été faite par ses zicos vers 21h, ce qui laissait présager une arrivée tardive. En effet, après une première partie composée d’artistes locaux qui aurait fait les beaux jours de Graines de stars ou de quelques moments d’anthologie du zapping de la nouvelle star, le concert débuta à minuit. Eh là le bonheur ! 2 heures de vrai show. Des cuivres de folie (Tom t’aurait kiffé le sax), des mamas choristes de ouf et un Tiken qui nous a fait tout son répertoire à base de… « Ils ont partagé le monde… » De « Quitte le pouvoir » ou bien encore de « Tonton l’américain » (exclu).
Bref je vous avoue que je n’ai pas boudé mon plaisir, j’en ai même profité pour me déhancher sauvagement (et ouais) et gigoter en rythme….Je ne danse pas moi…Je bouge J
Je n’attend désormais plus qu’une chose : qu’il revienne au Bénin après sa tournée française, et cette fois ci je l’espère au stade…
Notre prochain concert à Cotonou c’est pour Octobre et là encore ce n’est pas mal du tout : Oxmo et tous ses
musiciens (là encore Tom t’aurais kiffé) !!!
Ce sont des copines qui organisent son show alors j’essayerai de m’arranger pour faire des bonnes photos Westcoast avec lui histoire de bien me la péter… Cotonou Represents.

Niko