vendredi 18 avril 2008

sans titre


Livré avec plein de bisous ! Niko et Raf

Cotolocs




Ce message est une spéciale dédicace à nos anciens colocs vanvéens.
Lucile, JB, Merci pour le disque dur rempli de nouvelles séries que vous avez donné à Raf pour son retour à Cotonou. Merci aussi pour le fait de pas trop m’en vouloir pour les pitoyables colocs que je vous ai envoyé en remplacement. Enfin merci pour le fucking T-shirt !!
Pour vous montrer que l’esprit qui nous habitait à Vanves ne s’est pas envolé dans l’avion, voici les photos de notre Salle de Bains ainsi que l’une de nos nombreuses toilettes ☺
On pense à vous. Niko





The Gold Coast

Une fois le match terminé, nous avions décidé de poursuivre notre voyage vers l’Ouest, le long de la côte ghanéenne en direction de la Côte d’Ivoire. Nous fîmes un premier crochet historique à Cape Coast puis à Elmina qui étaient en leurs temps des bases stratégiques pour le commerce triangulaire. Il subsiste d’ailleurs encore là-bas des forts portugais et hollandais qui demeurent les plus vieux vestiges coloniaux de toute l’Afrique de l’Ouest (1500). Notre seconde halte nous mena à une trentaine de kilomètres au Nord de Cape Coast : au parc national de Kakum. Ce parc est très renommé et ce, grâce à sa « canopy walk » traduisez : la marche de la canopée (uniquement empruntable par les bilingues ;o) Dans le parc, je souhaitais dormir dans des plates-formes aménagées au cœur des arbres, malheureusement, notre arrivée un peu tardive sur le lieu nous en empêcha. Pour ceux qui désirent le faire, il faut arriver vers 14h à une trentaine de kilomètres à l’Est de l’entrée principale du parc. Vous devrez également marcher pendant 2 heures dans la forêt avant d’arriver au campement dans les arbres. Le parc est très visité mais très peu de gens connaissent ce truc donc n’hésitez pas à le tenter, vous serez tout seul au milieu d’une forêt tropicale humide, en haut d’un arbre…Le pied ! (Pas vrai Veux ?) ☺ Quoiqu’il en soit la marche de la canopée vaut vraiment le coup mais seulement si vous l’agrémenter d’un réveil à 5h 30 du matin suivie d’une marche de 30 minutes où vous ferez la connaissance de fourmis qui ont la même taille que votre petite sœur (vous pouvez demander à Raf, elle a hésité à en adopter une…j’ai du dire non…). Une fois débarrassé des fourmis, vous pourrez examiner la forêt à 360° à une vingtaine de mètres de haut tout en vous prenant pour votre idole de jeunesse : Indiana Jones. Personnellement cet amuse bouche m’avais mis en appétit et je voulais passer une nuit de plus dans le parc mais cette fois en plein cœur de la jungle.


J’avais réussi à convaincre Raf qu’après un petit déjeuner sur la côte, ce serait vraiment chouette de retourner plus profondément dans le parc. Oui mais voilà, rien ne m’avait préparé à la beauté et à la quiétude de l’endroit que Pauline nous avait conseillé : Breinu’s beach. Une fois le café et les toasts servis à quelques encablures de la mer, nous décidâmes de concert qu’il s’agissait d’un endroit idéal pour poursuivre notre aventure, il nous faudrait un autre voyage pour dormir en haut d’un Baobab…en attendant nous dormirions avec le ressac comme berceuse.


Nous restâmes deux jours là-bas, le temps de recharger nos batteries et de faire la connaissance d’un couple hollandais qui était descendu d’Amsterdam jusqu’au Ghana dans un vieux modèle de Peugeot Partner. Ils nous racontèrent leur exaltant voyage fait de découvertes et d’expériences partagées non sans oublier que parfois certains ont de la chance (ils avaient croisé en Mauritanie, la famille française la veille des assassinats…) Le temps filait et nous ne pouvions plus continuer davantage à l’Ouest vers Axim et la Côte d’Ivoire, là où le littoral devient totalement vierge et sauvage. Il était temps pour nous de rebrousser chemin et d’amorcer notre retour vers le Bénin. Nous fîmes cependant une dernière pause près de la frontière togolaise à Ada Foah. Arrivés là-bas, nous prîmes une pirogue qui nous mena en un lieu improbable : « Le New Estuary Beach Camp ». Juché entre la lagune et l’Océan, le fameux beach Camp est tenue par une très gentille maman ghanéenne qui propose des huttes de 3 m2 aux couleurs des plus grands artistes de reggae. Nous étions par exemple dans la très select suite Buju. Ne vous méprenez pas, là-bas, vous ne trouverez pas d’eau ni d’électricité, en revanche vous pourrez faire la connaissance d’une pléiade de moustiques « lagoonaires » ainsi que des nombreuses punaises qui hanteront votre matelas et votre nuit. Pour être totalement honnête je vous recommande définitivement l’endroit pour sa beauté et son isolement même s’il s’agit sans aucun doute de la pire nuit que j’ai passé de ma vie. Pour les jusqueboutistes, une fois arrivé à Ada Foah avec votre tente, demandez à un piroguier du coin de vous emmener faire un tour sur la lagune, choisissez votre île préférée et installez vous pour une ou deux nuits (un minimum de logistique est requis mais personne ne viendra vous ennuyer la bas.) Cette dernière étape clôtura notre voyage ghanéen qui restera comme l’un des plus beaux pays d’Afrique de l’Ouest que j’ai visité.



Le pays se développe depuis quelques années mais dans une bonne direction. Les paysages sont incroyablement changeants (en moins de 100 kilomètres vous traverserez la savane, la fôret tropicale humide et la côte.) enfin les ghanéens sont vraiment cool au sens propre du terme, le pays et ses habitants sont totalement dédiés au reggae, cela veut dire que presque partout on vous accueillera avec un sourire et de la bonne musique…et rien que pour cela ça fait vraiment du bien. Niko

mardi 15 avril 2008

Ghana - Cameroun : ½ Finale de Coupe d’Afrique

Après trois jours passés dans les environs de Kumasi, au cœur du pays ashanti, il était temps pour nous de rejoindre la capitale ghanéenne car un autre spectacle (je l’espérais farouchement) nous y attendait. Les premiers contre - temps étaient derrière moi et fort de mon expérience béninoise, je savais comment dénicher des billets au dernier moment pour cette demi-finale. Nous arrivâmes quelques heures en avance aux abords du stade et moins de 15 minutes après nous avions déjà déniché nos deux places à un prix très raisonnable. Nous pûmes donc profiter autant que nous le souhaitions de la folie supportrice généré par ce match : l’enjeu était énorme pour tout le pays : participer à SA finale de Coupe d’Afrique. Il faut également rappeler que c’était une première pour Raf. En effet, jamais elle n’avait assisté à une seule rencontre de football auparavant (ce n’était pourtant pas faute d’avoir essayé de la traîner à un vibrant, voire extatique PSG – Le Mans…) Quoiqu’il en soit, cette demi-finale de CAN entre le Ghana et le Cameroun fut son baptême du feu. Certains de mes potes auraient vendu leur scooter pour une telle affiche, elle se contenta de vraiment apprécier le show et c’est déjà pas mal ☺ Je ne reviendrais pas sur le match qui se solda par une défaite du pays hôte mais seulement sur l’ambiance car il s’agissait pour moi et de loin de ma meilleure expérience footballistique en Afrique : couleurs, musique, euphorie générale et fair-play des supporters, tout était là et je peux vous dire que je n’ai pas boudé mon plaisir… Putain, on a assisté à une demi-finale de la CAN quand même !!!
Niko

Le Royaume Ashanti

C’est lors de mon enfance, au travers des petits médaillons que portaient mes cousines « africaines » que j’ai découvert le peuple Ashanti. Les anciennes civilisations m’ont toujours intéressé ; de passage au Ghana, il était donc naturel pour moi de tenter d’en savoir plus sur celle-ci. Les Ashanti sont les directs descendants des Akan, peuple originaire du Mali ayant émigré vers l’actuel Ghana aux environs de 1300 après JC. Ce peuple, comme certains autres en Afrique est principalement connu pour la résistance qu’il offrit aux armées britanniques pendant plus d’une centaine d’années entre le XIX ème et le XX ème siècle. Les Ashanti ont, au fil des siècles, développé leur propre religion afin de mieux asseoir leur pouvoir. Cette dernière est basée sur l’animisme traditionnel que l’on retrouve partout en Afrique, elle possède son propre panthéon divin mais surtout et c’est là que réside l’une de ses spécificités, elle s’est enrichie d’un très grand nombre de symboles qui lui sont propres et qui possèdent chacun leur signification. Les « Shrines » (temples) sont les lieux de culte traditionnels de cette religion. Chaque temple possède une construction similaire et une organisation interne identique. Le temple est rectangulaire et chaque côté est dédié à une activité. On retrouve ainsi un côté réservé à la cuisine, un autre à la musique, une pièce est dédiée aux rituels et enfin un côté réservé au gardien ou au roi. Aujourd’hui il reste moins d’une dizaine de temples au Ghana et seul un ou deux mini-musées subsistent encore (un mini-musée c’est un peu comme un mini-golf mais avec de la culture et de l’histoire en plus). Pour tout vous avouer, parmi les trois temples que nous avons visité, l’un était en cendres car il avait brûlé deux ans plus tôt, l’autre était surtout attrayant grâce au vieux gardien un peu fou qui faisait les visites en nous présentant ses tortues apprivoisées, enfin le troisième servait de lieu de lessive à la famille chargée de le maintenir en état. L’art, les bijoux, les armes, les meubles, les instruments de musique de l’époque…tout cela a disparu en totalité ou quasiment. Les anciens temples subsistent tant bien que mal mais seulement pour les rares touristes qui viennent encore les visiter. La culture ashanti est malheureusement éteinte, elle ne vit plus que dans les petits villages mais elle ne s’exprime plus sous la forme des siècles passés, elle se transmet encore par voie orale mais elle n’est plus présente dans le quotidien du peuple ghanéen qui est aujourd’hui beaucoup plus tourné vers le monde moderne. Ma vision n’est peut-être pas totalement objective mais à la différence du Bénin où chaque buisson devient une forêt sacrée car les initiés ont décidé d’y implanté leur divinité, le Ghana est quant à lui à un autre stade de l’évolution de ses rites et de sa culture traditionnelle. Je ne dirais pas, dans ses quelques lignes, que la culture Ashanti est morte mais à mon sens jamais plus elle n’aura l’importance et la force qui fut la sienne pendant des siècles. C’est un peu triste mais c’est clairement un effet induit par le développement du pays. Cet article est bien sérieux et j’assume pleinement mon ton et mon style un peu emprunté de directeur de recherche au centre archéologique de Cotonou, mais c’est promis le prochain article sera plus léger et je reviendrais à nos instincts les plus familiers. En effet il sera question de football et du premier match en tant que titulaire de Mlle Raphaëlle Pace : Une demi-finale de Coupe d’Afrique des Nations : Ghana – Cameroun….C’est sûr, pas mal de mes potes aurait payé cher pour être dans les tribunes.

Niko