lundi 9 juin 2008

Sahel, Here I come





Après avoir quitté le Nord du Bénin je souhaitais faire un saut de 48 heures au Niger pour revoir l’un des pays qui m’avait le plus marqué étant enfant. Malheureusement, ni les cinq heures de négociation passées à la frontière, ni l’aide apportée par mon ami Houssein, fin connaisseur des arcanes du pouvoir nigérien, ne nous permirent de braver l’interdiction d’un garde frontière un peu trop zélé. Contraints de rebrousser chemin, nous en profitâmes pour prendre une journée de repos à Ouagadougou et régler ainsi quelques formalités d’ordre administratif. Là-bas un charmant agent narcoleptique de l’immigration (histoire vraie) nous accorda un titre de séjour pour…un an. La chance semblait nous sourire à nouveau, il valait mieux rester au Burkina. A défaut de l’Aïr ou du Ténéré, il existe toutefois une portion désertique à l’extrême Nord du Burkina. Là-bas, les premières dunes commencent à affleurer et le Sahel ouvre ses portes à qui veut bien l’y rejoindre. En quittant Ouaga, nous avons eu la chance de pouvoir remonter vers le Nord par une route entièrement goudronnée. Arrivés à Dori (260 Kms de Ouaga) en milieu de journée, on nous appris que l’unique taxi brousse en partance pour le Sahel avait levé les voiles le matin même. Il nous fallut donc louer un 4x4 et nous fîmes ainsi la connaissance de notre étrange mais néanmoins très attachant guide Idrissa. Le trajet en 4x4 dure près de trois heures ce qui est sans comparaison avec la durée potentielle d’un voyage en taxi brousse dans cette portion du pays. Une fois arrivés à Oursi, nous allâmes nous présenter au « maire du village » en lui expliquant que nous souhaitions dormir dans les dunes. Il accepta notre requête et nous fournit un laissez-passer en bon et dû forme en échange de quelques médicaments. Une poignée de minutes plus tard une gigantesque ombre s’abattit littéralement sur nous : une tempête de sable venait de se lever. Dans ces conditions il nous fut impossible de préparer notre dîner ni même d’installer notre campement dans les dunes car le sable est si fin qu’il s’insinue partout. Le fils du chef vint alors nous trouver et nous proposa l’hospitalité au sein du village jusqu’à ce que la tempête se calme. Il n’y avait bien sûr ni électricité, ni eau courante dans sa case mais je remerciais cette tempête inattendue pour nous avoir donné l’occasion de partager ces moments de pure tranquillité en compagnie de ces habitants. Vers 22 heures nous repartîmes dans les dunes pour monter notre tente afin de pouvoir ouvrir les yeux sur ce que je souhaitais voir par dessus tout : le désert. Le réveil fut à la hauteur de mes espérances. A 6 heures du matin, le Sahel se réveille et avec lui les nombreuses caravanes de Touaregs transportant bétails, tabac, sel et toutes autres marchandises prêtes à être vendues au marché hebdomadaire. J’ai beau avoir vu beaucoup de marchés en Afrique, rien ne ressemble pourtant à l’agitation, aux couleurs, à l’ambiance de ceux où les nomades se posent le temps d’une journée pour se ravitailler et vendre les biens qu’ils transportent à dos de dromadaires. Niko

4 commentaires:

Saint-Gal a dit…

Comment est la mare d'Oursi?? Nous l'avons connue "en eaux" avec des tas d'oiseaux, des chevaux etc..Il parait qu'elle a énormément diminué à cause de la sécheresse. Nous avons un film (videoK7 des temps anciens..) où nous descendons la grande dune. Il faudrait que nous arrivions à vous montrer cela. J'espère que le retour au boulot ne t'a pas fait redescendre trop durement sur terre. Bises à tous deux. Catherine et Alain

Niko a dit…

La Mare est toujours là! Les chevaux et le bétail s'y abreuvent. En revanche je ne peux pas me rendre compte à quel point elle a diminuée.
Pour le film je prends rdv! Je veux absolument voir ça :)

Je vous embrasse fort.
Une pensée particulière pour Alain.

mathilde a dit…

trop plaiz de voir vos tetes, ça faisait longtemps

monsieurfredo a dit…

SUPERBE !