C’est lors de mon enfance, au travers des petits médaillons que portaient mes cousines « africaines » que j’ai découvert le peuple Ashanti. Les anciennes civilisations m’ont toujours intéressé ; de passage au Ghana, il était donc naturel pour moi de tenter d’en savoir plus sur celle-ci. Les Ashanti sont les directs descendants des Akan, peuple originaire du Mali ayant émigré vers l’actuel Ghana aux environs de 1300 après JC. Ce peuple, comme certains autres en Afrique est principalement connu pour la résistance qu’il offrit aux armées britanniques pendant plus d’une centaine d’années entre le XIX ème et le XX ème siècle. Les Ashanti ont, au fil des siècles, développé leur propre religion afin de mieux asseoir leur pouvoir. Cette dernière est basée sur l’animisme traditionnel que l’on retrouve partout en Afrique, elle possède son propre panthéon divin mais surtout et c’est là que réside l’une de ses spécificités, elle s’est enrichie d’un très grand nombre de symboles qui lui sont propres et qui possèdent chacun leur signification. Les « Shrines » (temples) sont les lieux de culte traditionnels de cette religion. Chaque temple possède une construction similaire et une organisation interne identique. Le temple est rectangulaire et chaque côté est dédié à une activité. On retrouve ainsi un côté réservé à la cuisine, un autre à la musique, une pièce est dédiée aux rituels et enfin un côté réservé au gardien ou au roi. Aujourd’hui il reste moins d’une dizaine de temples au Ghana et seul un ou deux mini-musées subsistent encore (un mini-musée c’est un peu comme un mini-golf mais avec de la culture et de l’histoire en plus). Pour tout vous avouer, parmi les trois temples que nous avons visité, l’un était en cendres car il avait brûlé deux ans plus tôt, l’autre était surtout attrayant grâce au vieux gardien un peu fou qui faisait les visites en nous présentant ses tortues apprivoisées, enfin le troisième servait de lieu de lessive à la famille chargée de le maintenir en état. L’art, les bijoux, les armes, les meubles, les instruments de musique de l’époque…tout cela a disparu en totalité ou quasiment. Les anciens temples subsistent tant bien que mal mais seulement pour les rares touristes qui viennent encore les visiter. La culture ashanti est malheureusement éteinte, elle ne vit plus que dans les petits villages mais elle ne s’exprime plus sous la forme des siècles passés, elle se transmet encore par voie orale mais elle n’est plus présente dans le quotidien du peuple ghanéen qui est aujourd’hui beaucoup plus tourné vers le monde moderne. Ma vision n’est peut-être pas totalement objective mais à la différence du Bénin où chaque buisson devient une forêt sacrée car les initiés ont décidé d’y implanté leur divinité, le Ghana est quant à lui à un autre stade de l’évolution de ses rites et de sa culture traditionnelle. Je ne dirais pas, dans ses quelques lignes, que la culture Ashanti est morte mais à mon sens jamais plus elle n’aura l’importance et la force qui fut la sienne pendant des siècles. C’est un peu triste mais c’est clairement un effet induit par le développement du pays. Cet article est bien sérieux et j’assume pleinement mon ton et mon style un peu emprunté de directeur de recherche au centre archéologique de Cotonou, mais c’est promis le prochain article sera plus léger et je reviendrais à nos instincts les plus familiers. En effet il sera question de football et du premier match en tant que titulaire de Mlle Raphaëlle Pace : Une demi-finale de Coupe d’Afrique des Nations : Ghana – Cameroun….C’est sûr, pas mal de mes potes aurait payé cher pour être dans les tribunes.
Niko
mardi 15 avril 2008
Le Royaume Ashanti
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